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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/136

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LES PARISIENNES

pour apprendre habilement la chose à la vieille cousine, pour lui faire toucher la plaie du doigt.

M. Thiaucourt en mourrait peut-être. C’était un ménage excellent, enviable, qui se lézarderait, qui s’effondrerait lamentablement dans un drame noir, ensevelissant trois êtres qui s’adoraient. Qu’importaient ces considérations sentimentales à Jeanne et à son mari, du moment que ces gens-là les gênaient, qu’ils se dressaient entre eux et les maigres sacs d’écus de Mlle de Souville. Une pervertie de plus ou de moins. Un honnête homme malheureux. Un enfant abandonné. Cela devait-il peser dans la balance ? Avait-on le loisir de s’arrêter à des détails intimes aussi vulgaires, aussi insignifiants ?

Et ils n’hésitèrent pas une demi-seconde à mettre leur plan coupable à exécution.