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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/162

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LES PARISIENNES

était très allante, très boute-en-train, organisait les parties, mettait tout le château à l’unisson de son rire insouciant et de ses vingt ans.

On eût dit qu’elle était la grande sœur de son baby tant elle paraissait jeune avec sa frange frisée de cheveux blonds, ses lèvres rouges, ses yeux clairs et lumineux dont aucune fatigue n’altérait l’éclat.

On l’entourait beaucoup et M. Charvet ne la quittait point, se présentait toujours soit quand il y avait à lui offrir le bras, soit quand elle voulait se promener dans le parc, soit quand il s’agissait de valser quelques instants après le dîner. Mais ce qu’elle écoutait par une oreille, la curieuse, sortait bien vite par l’autre et elle avait un air si moqueur, si peu « dans la note », que son flirteur n’osait pas aller plus loin et changeait de conversation.

Elle racontait tout cela ensuite à Mlle Moïnoff qui peu à peu s’était rapprochée d’elle, l’avait séduite par ses dehors simples, son affectuosité douce et sa gaieté qui se modelait sur la sienne.