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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/190

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LES PARISIENNES

étoiles filaient semant de claires fusées d’or. Et comme j’étais encore petite fille malgré mes vingt ans et mes robes longues, je m’écriai tout d’un coup d’un ton étourdi :

— « Faites vite un souhait pendant que l’étoile file et il se réalisera !

« Et après, curieuse de savoir ce que vous pouviez désirer, monsieur, j’ajoutai :

— « Eh bien ! ce souhait !

« Alors tu me pris les mains dans les tiennes — si passionnément — et tu me répondis avec une lenteur de prière vibrante d’espoir :

« J’ai demandé que vous soyez bientôt ma femme, que nous nous aimions durant toute la vie autant et plus encore que nous nous aimons aujourd’hui, qu’il n’y ait rien de moi qui ne soit à vous, que nous confondions désormais nos joies et nos peines et que nous ne nous quittions pas un instant. Dis, veux-tu réaliser ce beau rêve amoureux, ma jolie petite Luce ?