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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/194

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LES PARISIENNES

expose la tête dans les journaux de famille. Étant homme de lettres, il coudoyait trop de cabotins, trop de bas-bleus qui ont un article à placer pour ne pas être tenté de faire l’école buissonnière et M. de Grenier offrait cavalièrement de parier cent louis contre un sou que les « travaux urgents » du mari de Mme Thiaucourt avaient des cheveux roux, des lèvres maquillées et un nom de drôlesse plus ou moins connu.

— Tenez-vous le pari, madame ? ajouta-t-il en s’inclinant.

Luce recula. Les conjectures perfides de M. de Grenier l’inquiétaient, enfonçaient dans son cerveau endolori des soupçons encore incertains qu’un rien changerait bientôt en certitudes et en rancunes.

Fût-il coupable ou non, eût-il des maîtresses ou demeurât-il honnête, elle en voulait à son mari de l’exposer à être tournée en ridicule, à passer pour une Agnès stupide qu’on plaint et dont on se raille.

Son amour-propre en souffrait. Elle enrageait sourdement à la pensée qu’elle était peut-être