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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/48

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LES PARISIENNES

franc-maçonnerie secrète dont elle serait la présidente ?

Elles étaient riches, gâtées par leurs parents, qui leur donnaient autant d’argent qu’elles en désiraient. En s’alliant et se cotisant entre elles, il leur serait donc facile de réunir les fonds nécessaires pour louer un petit hôtel dans quelque quartier perdu et le meubler délicieusement comme un nid d’amoureux ou un intérieur de cocotte sérieuse. Et la vision des grandes débauches païennes, des temples de Lesbos, où, dans le parfum des myrtes, les prêtresses se pâmaient accouplées comme les colombes symboliques d’Aphrodite ; — tous les souvenirs incohérents ramassés dans les lectures hâtives des livres malsains qu’on dévore en les refermant au moindre bruit, en relisant des pages, en rêvassant entre certains chapitres, brûlaient son cerveau malade comme une flambée de bois résineux qu’avive un vent furieux…