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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/52

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LES PARISIENNES

nu antique, se reflétaient en même temps que des feuilles de lataniers épanouies comme des ombrelles vertes dans des glaces larges de Venise encadrées de verroteries scintillantes.

La chambre à coucher avec ses tentures de peluche pâle, son lit à colonnes large et profond comme un reposoir, avait une coquetterie discrète. Elle fleurait la femme et l’on devinait que la lanterne flamande pendue au plafond avait éclairé plus d’une partie joyeuse, avait entendu plus d’un serment oublié d’ailleurs au réveil par les inconstantes que l’artiste conviait à des fêtes pour la plupart sans lendemain.

La table étroite de la salle à manger, faite pour des dînettes d’amoureux où les assiettes, les chaises et les lèvres se touchent, où, au dessert, on lance sa serviette au diable et l’on boit du champagne dans le même verre ; la salle de bains avec sa baignoire striée de veinures rosées ; des bouts de dentelles, des épingles à cheveux traînant sur les cheminées, prouvaient qu’on s’était amusé là à corps perdu.