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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/61

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DEUX AMIES

gard d’Eva aucune familiarité un peu plus significative que l’habituelle poignée de main, elle se départit de sa réserve et brusqua crânement le dénoûment de l’aventure.

Il fallait en finir, car ces roucoulades de romance, ces aveux soupirés dans les chemins bordés d’ajoncs en fleurs, sur les falaises au bas desquelles les lames se brisent avec le même bruit monotone et sous les pommiers trapus qui cachent les toits de chaume des fermes, l’ennuyaient comme un air suranné trop souvent écouté.

Ce fut d’ailleurs banal.

Un soir d’étoiles où l’Océan charriait par milliers des étincelles lumineuses. Entre deux valses, sans que personne s’en aperçût, Mlle Moïnoff sortit du Casino avec Iwan.

Un vent léger soufflait du large et rafraîchissait leur visage. La marée montait. Des bateaux ouvraient leurs voiles dans l’ombre comme des ailes d’oiseaux nocturnes.

Le croissant de la lune luisait au-dessus des