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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/81

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DEUX AMIES

de la jeune fille faisant des papillotes du contrat futur.

Jeanne triompha par ces moyens — les craintes qu’elle entretenait soigneusement, les menaces dont elle fatiguait le père et le fils — de l’avarice invétérée de M. Moriceau. Il arrondit, donation par donation, la fortune qu’il reconnaissait à Stanislas et lui céda le plus clair de son avoir et les meilleures de ses fermes.

Ces concessions réitérées le désespéraient comme s’il se fût saigné aux quatre veines. Il avait de sourdes colères de paysan forcé de dépenser l’argent laborieusement recueilli. Mais sa vanité le dominait plus que tout le reste, lui courbait l’échine, le métamorphosait en un plat valet de vaudeville.

Mlle de Luxille s’essayait déjà à son rôle prochain, se moquait de la cour assidue que Stanislas lui faisait maintenant, imaginait mille taquineries pour le tourmenter et l’embrouiller dans ses déclarations amoureuses.

— Vous me raconterez cela quand nous