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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/84

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LES PARISIENNES

à droite et à gauche de petits saluts complaisants, des clignements d’yeux, des grimaces significatives, — toute une mimique affairée que raillaient discrètement les sourires narquois des gens propres égarés dans ce milieu composite.

Et Jeanne baissait les yeux, n’avait pas son aplomb accoutumé, son effronterie de gamine, sous les regards qui la dévisageaient. Le voile de tulle, la robe de brocart épinglée de fleurs d’oranger semblaient la gêner et les déhanchements saccadés de son allure automatique s’accentuaient, la faisant plus maigre, plus garçonnière encore.

Les mariés prirent leurs places.

Des retardataires arrivaient. Les femmes, à petits pas, déplaçaient les chaises, se casaient avec un froufroutement de soie froissée. Des groupes se formaient où l’on causait distinctement du dernier cours de M. Caro et du dernier rôle de Judic, où l’on ne s’occupait pas plus du mariage de Mlle de Luxille que s’il avait été contremandé.

Jeanne, enfoncée dans son fauteuil, mourait