Page:Maizeroy - La Fête, 1893.djvu/116

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Ah ! Dieu de Dieu ! être son amant, être sa chose, lui appartenir, lui vouer l’existence entière, épuiser jusqu’à son dernier sou, sombrer en pleine misère pour avoir eu cette gloire, cette béatitude de posséder seul, bien seul, ne fût-ce que quelques mois, la splendeur de sa chair, la douceur de son baiser, le rose et le noir de son âme de démone !

Cela vous fait rire, n’est-ce pas, que je me sois emballé ainsi, moi qui donne de si bons, de si sages conseils aux camarades, qui ai l’effroi de l’amour comme de ces terrains vagues, de ces grèves que découvre la marée basse et où l’on s’enlise, où l’on disparaît !

Mais qui peut répondre de soi, qui peut se défendre contre un tel danger, contre l’attirance magnétique qui se dégage d’une femme ?

Pourtant, je me suis guéri, bien guéri