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Page:Malatesta - Anarchy ; Morton - Is it all a dream, 1900.djvu/14

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that c’est-à-dire les propriétaires, sont perpétuellement en train de se faire la guerre et de se dévorer entre eux ; d’autre part, le gouvernement issu de la bourgeoisie est bien son serviteur et son protecteur dans cette mesure-là, mais, comme tout serviteur et tout protecteur, il tend aussi à s’émanciper et à dominer celui qu’il protège. D’où ces jeux de balançoire, ces louvoiements, ces concessions faites et retirées, cette recherche d’alliés chez le peuple contre les conservateurs et chez les conservateurs contre le peuple, qui sont la science des gouvernants et font illusion aux yeux des naïfs et des indolents toujours prêts à attendre que le salut leur vienne d’en haut.

Tout cela ne change en rien la nature du gouvernement. S’il devient le régulateur et le garant des droits et devoirs de chacun, il pervertit le sens de la justice : il qualifie de délit et punit tout acte qui heurte ou menace les privilèges des gouvernants et des propriétaires ; et il qualifie de juste, de légale, la plus terrible exploitation des miséreux, ce lent et continu assassinat moral et matériel perpétré par celui qui possède contre celui qui n’a rien. S’il devient administrateur des services publics, il n’a en vue que les intérêts des gouvernants et des propriétaires, encore et toujours ; et il ne s’occupe des intérêts de la masse des travailleurs que dans la seule mesure où cela est nécessaire pour que la masse consente à payer. S’il enseigne, il fait obstacle à la propagation de la vérité et tend à préparer l’esprit et le cœur des jeunes pour qu’ils deviennent soit des tyrans implacables, soit des esclaves dociles, selon la classe à laquelle ils appartiennent. Dans les mains du gouvernement, tout devient un moyen pour exploiter, tout devient une institution policière utile pour tenir le peuple en bride.

Et il ne peut en être autrement. Si, pour les hommes, vivre c’est lutter les uns contre les autres, il y a naturellement des vainqueurs et des perdants : le prix de la lutte, c’est le gouvernement qui est un moyen pour garantir aux vainqueurs les résultats de la victoire et les perpétuer ; et il est bien certain que jamais il n’ira à ceux qui auront perdu, que la lutte ait lieu sur le terrain de la force physique ou intellectuelle, ou qu’elle ait lieu sur le terrain économique. Quant à ceux qui ont lutté pour vaincre, c’est-à-dire pour s’assurer des conditions meilleures que celles des autres is, the proprietory class, make war among themselves, -and destroy one another continually, and on- the other. hand that the government, although composed of the bourgeoz"s ann, acting as their servant and protector, is still, like every other servant or protector, continually striving to emancipate itself and to domineer over its charge. Thus this see-saw game, this swaying between conceding and withdrawing, this seeking allies among the people against the classes ; and among the classes against the masses, forms the science of the governors, and blinds the ingenuous and phlegmatic, who are always expecting that salvation is coming to them from on high.

With all this, the government does not change its nature. If it acts as regulator or guarantor of the rights and duties of each, it perverts the sentiment of justice. It justifies wrong and punishes every ad which offends or mena~es the privileges of the governors and proprietors. It declares just, legal, the most atrocious exploitation of the miserable, which means a slow and continuous material and moral murder, perpetrated by those who have on those who have not. Again, if it administrates public services, it always considers the interests of the governors and proprietors, not occupying’ itself with the interests of the working masses, except in so far as is necessary to make the masses willing to endure- their share of taxation. If it instruct’), it fetters and curtails the truth, and tends to prepare the mind and heart of the young to become either implacable tyrants or docile slaves, accordiJg to the class to which they belong. In the hands of the government everything becomes a means of e ?Cploitation, everything serves as a police measure, useful to hold the people in check. And it must be thus. If the life of mankind consists in strife between man and man, naturally there must be conquerors and conquered ; and the government, which is the prize of the strife, or is a means of securing to the victors the results of their victory, and perpetuating those results, will certainly never fall to those who have lost, whether the battle be on the grounds of physical or intellectual strength, or in the field of economics. And those who have fought to conquer, that is, to secure to the.mselves better conditions than others can

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ANARCHY.

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