Page:Malato - De la Commune à l'anarchie, Tresse et Stock, 1894.djvu/273

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haute valeur, qui capitaine de la Commune à vingt ans, puis, déporté en compagnie de son père, avait fait son évolution vers le socialisme anarchiste. Homme de tempérament autant que d’érudition, il s’indignait du gaspillage de forces où nous réduisaient la folie des ergotages métaphysique et la perpétuelle crainte de paraître autoritaire. Il jeta le cri d’alarme dans une remarquable brochure, l’Anarchie et la Révolution, qu’il signa du pseudonyme hébertiste de Jacques Roux. Mais, hélas ! le pli fatal était pris.

Peu après, le Père Peinard fut créé par Pouget, militant actif autant que Grave est raisonneur, et non moins entêté. Les premiers numéros étaient conçus dans un langage plus que faubourien, qui s’est depuis atténué, moyen comme un autre d’attirer une catégorie de lecteurs qu’eût rebutés la subtile philosophie de la Révolte. Le Père Peinard, dont la lecture horripile les délicats, a eu le grand mérite de retenir dans le mouvement des gens de culture primitive, qui, aux jours de luttes, sont les meilleurs.

Intermédiaire d’allures entre la Révolte et le Père Peinard, parut l’Attaque, également hebdomadaire, qui débuta avec les dieux du socialisme : Vaillant, Guesde, Deville, Chirac l’homme chiffre, pour mourir dans les plis du drapeau anarchiste.

Son fondateur, directeur, rédacteur en chef et gérant, Gégout, caractère indépendant s’il en fût, lâcha les marxistes, dont le monotone sectarisme, le faisait bâiller, comme il avait lâché sa bourgeoise famille et le sous-préfectorat de Falaise. Il arriva très rapidement à un anarchisme cramoisi mais plein de verve et agréablement rembourré de toutes sortes de belles choses, principale-