Page:Malato - De la Commune à l'anarchie, Tresse et Stock, 1894.djvu/288

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ait, à tort ou à raison, cru savoir le nom de cet audacieux dynamiteur, ce n’est pas à un anarchiste qu’il appartient de le nommer dans un livre.

Lui, un homme convaincu jusqu’au fanatisme, un de ces énergiques qui ne gaspillent pas en paroles le temps de l’action, tout le contraire de celui qu’on avait un moment cru son complice, Francis et dont je ne parlerais pas si ce vantard stupide, qui a spéculé sur la solidarité des compagnons, ne les avait insultés en se prétendant délaissé par eux, alors qu’il a, par souscriptions et trucs divers, reçu à lui seul plus que tous les militants ensemble. Les journaux bourgeois ont, en jubilant, reproduit les calomnies de cet individu peu intéressant sur les anarchistes, dont quelques-uns, restés inconnus des magistrats, ont risqué le bagne pour lui. Ce blagueur qui, se croyant en sûreté, emplissait le quartier français de ses vantardises et que néanmoins Melville ne put arrêter qu’au bout de quatre mois, s’est bien tenu devant la cour d’assises ; que cela lui soit compté ! Il est permis, cependant, de s’esclaffer en lui voyant revendiquer la qualification de théoricien à côté de Proud’hon et de Kropotkine (sic), Gorille qui se croit savant parce qu’il a trouvé un livre qu’il lit à l’envers !

Ayant, comme chacun le droit de dire hautement ma façon de penser, je m’insurge contre ces prétendus anarchistes, bons à discréditer une idée, si une idée, surtout la plus haute, pouvait être discréditée par de tels individus. Ils revendiquent le titre d’hommes d’action : quel blasphème ou quelle bouffonnerie ! les vrais hommes d’action, les enragés de la grande révolution, les incendiaires de la Commune, les dynamiteurs anarchistes, aussi bien que les conspirateurs carbonari, que