— Décidément, c’est un véritable logement que je trouve ici, pensa Détras. Il n’y manque que l’eau et le gaz. Et encore !…
Ces deux derniers mots, le forçat venait de les exclamer tout haut, comme sa main tâtant le roc à l’intérieur de la grotte, venait d’y rencontrer une fraîcheur fluide. Celle d’un mince filet d’eau courant sur le roc pour aller se perdre en une rigole qui fuyait non à l’extérieur, mais à l’intérieur de l’abri.
La Nouvelle-Calédonie est le pays des sources mystérieuses. On y voit des rivières comme le Tontouta, qui, se précipitant torrentueusement des montagnes, semblent bues par la terre et reparaissent plus loin, après un cours souterrain de plusieurs kilomètres. D’autres, comme la rivière de Hienghène, se creusent un lit au-dessous de leur embouchure, sous le fond même de la mer et surgissent dans des îlots où elles entraînent des feuilles tombées des arbres de la grande terre.
Le très mince filet d’eau qui, s’égouttant du flanc de la montagne, suintait sur les parois du roc s’enfonçait-il dans la terre pour reparaître plus loin ? C’était possible : en tout cas, Détras eut l’idée que l’exploration de cette grotte, beaucoup plus vaste qu’elle ne le paraissait du dehors, lui réservait des surprises.
Pour le moment, il était heureux de rencontrer de l’eau, car la fièvre recommençait à le dévorer. Il appliqua ses lèvres sèches contre la roche et aspira avidement les gouttes d’eau.
Puis, recueillant le bienfaisant liquide dans le creux de sa main, il lava la blessure que lui avaient faite au mollet les crocs de la chienne.
Comment ces animaux s’étaient-ils trouvés là ? Ils semblaient n’avoir pas de maître ; vivaient-ils donc dans une farouche indépendance qu’ils avaient voulu défendre contre un intrus ?
Détras, maintenant, se rappelait avoir entendu con-