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Chôlon, pensant abuser le limier, si limier il y avait. Il en serait quitte pour couper quelques kilomètres plus loin, à travers champs et bois et se rabattre sur Gênac.

Nous avons dit que Martine avait rebroussé chemin. Mais le policier n’avait pas fait cent pas dans la direction de Véran qu’il s’arrêta court.

— Que je suis bête ! se dit-il. Et si c’était une ruse ?

Il réfléchit un instant. Que faire ? Suivre le voyageur jusque dans Chôlon ou tendre une souricière à l’Étoile solitaire ?

Martine se décida pour ce dernier parti : il était plus facile de surveiller trois personnes, dont une enfant, qu’un seul individu probablement sur ses gardes.

— Si c’est Détras, pensa-t-il, c’est là qu’il ira.

Et il prit la route de Gênac.


XXIV

LA BANDE À MOSCHIN


Ce jour-là une sourde agitation régnait dans Mersey.

C’était un dimanche : au seuil des portes et aux fenêtres ouvertes apparaissaient des figures curieuses ou inquiètes. Dans les rues avoisinant la gare, des groupes se promenaient, groupes d’ouvriers et de petits bourgeois.

Aux coins de mur s’étalaient de grandes affiches écarlates portant cette annonce extraordinaire :

Salle du Fier Lapin, à 3 heures de l’après-midi.
Ordre du jour :

La République et la Féodalité capitaliste ;
La lutte politique et sociale ;
L’affranchissement des travailleurs.