Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/106

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des coups ; elle s’en lasse et finit par se vendre pour une friandise ou bien dérobe l’objet qu’elle convoite dans son oisiveté de toutes les heures.

« C’est alors qu’elle vient expier en police correctionnelle l’inconvénient d’être issue de parents ivrognes, pauvres et vicieux.

« Après un premier stage en prison, notre jeune voleuse en sort riche d’expérience acquise auprès de ses compagnes de détention. Elle se promet de mettre à profit les leçons qu’elle en a reçues, d’être plus adroite à l’avenir et surtout de ne plus commettre la maladresse de se laisser prendre.

« À la suite du premier vol commis, toute relation est rompue avec sa famille qui, du reste, ne pourrait lui donner que misère et mauvais traitements : le délit devient par conséquent une nécessité. »

Cette simple histoire de la voleuse russe est de tous les pays.

Dans leur livre La femme criminelle et la prostituée, Lombroso et Ferrero ont constaté que l’infanticide était très répandu en Suède parce que les femmes pauvres, employées à tirer les traîneaux et en contact avec des hommes brutaux hors des villes, étaient souvent violées et que la suppression d’un petit être sauvait leur « honneur ! » N’est-ce pas le milieu et ses préjugés de morale sexuelle qui sont en ce cas directement responsables ?

Tout ce qui a été dit sur la criminalité s’applique à la prostitution. Cette plaie sociale, qui dans le prolétariat a pour cause la plus fréquente la misère, se retrouve dans la bourgeoisie sous le nom et la forme