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industriels, constituent autant de germes de mort à la fois pour les ouvriers des deux sexes et pour les êtres qu’ils doivent enfanter. Le professeur Celli a montré dans le tableau ci-dessous quelle énorme quantité de poussière industrielle les travailleurs sont condamnés à aspirer chaque jour :

Dans un laboratoire de tapisserie            0g,05 par jour.
Dans une scierie            0g,09    —
Dans une fabrique de laine            0g,10    —
Dans une fabrique de ciment            0g,12    —

Dans une pièce d’habitation, cette quantité descend à 0 g 002 ; mais, par contre, il faut tenir compte du manque d’aération, de l’infection par l’escalier généralement sordide dans les maisons pauvres ou par les cabinets d’aisance dont la saleté est révoltante.

Le docteur Brouardel a établi dans son étude la Lutte contre la tuberculose que cette maladie, qu’on pourrait appeler « maladie de classe », car elle tend de plus en plus à se localiser dans le prolétariat, est intimement liée à la situation économique des individus. Quand les revenus d’un ménage ne lui permettent de posséder qu’un logement d’une pièce la mortalité est de 164 personnes pour mille. Avec un logement de deux pièces elle descend à 22 pour mille ; avec quatre pièces elle tombe à 7,4. À mesure que les travaux d’édilité, éventrant les vieilles rues étroites de Paris, font circuler l’air et la lumière, le fléau recule : ainsi l’élégant quartier des Champs-Élysées ne compte que 11 tuberculeux pour 104 fixés dans l’arrondissement ouvrier de Plaisance !