Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/114

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« Lille est la capitale de l’industrie textile. Dans ses faubourgs, dans les villes qui l’entourent se trouve massée une population de quelques centaines de mille personnes qui demandent leur vie aux filatures de laine et de lin. À la porte de Lille, boulevard Louis XIV, M. le docteur Roux, directeur de l’Institut Pasteur, a fondé un dispensaire anti-tuberculeux — un Preventorium, telle est sa dénomination officielle — qui porte son nom. Là viennent se faire soigner et assister les tuberculeux ouvriers.

« M. le docteur Verhœghe, chef de clinique à la Faculté de médecine à Lille, directeur du Preventorium, assisté de médecins-adjoints, examine les malades et accorde aux plus sordides parmi tous ces miséreux l’assistance temporaire : rations de viande, œufs, lait, chauffage, qui font totalement défaut aux consultants. L’opportunité de l’assistance est déterminée par une enquête et des visites à domicile dont est chargé l’enquêteur du dispensaire, M. Haentjens. Cet ancien ouvrier, à qui sa connaissance du flamand et du patois lillois permet l’accès de toutes les maisons, sait accomplir sa mission avec un tact, une délicatesse d’expressions, une urbanité qui font généralement défaut aux « visiteurs » des bureaux de bienfaisance et d’œuvres charitables privées.

« Son enquête porte sur la situation matérielle du malade, son habitation, ses ressources, sa cohabitation, ses antécédents, la situation hygiénique de son atelier. Nous l’avons accompagné à tous les quartiers de Moulins-Lille.