Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nérescence des prolétaires, les riches dégénèrent souvent aussi par l’excès des jouissances. Les cas pathologiques se présentent dans les deux classes.

Seulement, il est évident qu’ils doivent être plus nombreux dans le prolétariat. Non seulement, raison péremptoire, parce que celui-ci forme la grande masse (il faut à peu près dix prolétaires pour créer par leur travail un bourgeois aisé et vingt pour créer un vrai riche), mais aussi parce qu’il est plus facile de s’abstenir d’excès quand on possède que de satisfaire ses besoins quand on manque de tout.

La différenciation anthropologique, non pas superficielle comme celle de la taille, de la forme du nez et de la couleur des yeux ou des cheveux, mais profonde, affectant les principaux organes mêmes, qui se crée ainsi entre la classe riche et la classe pauvre, constitue un problème des plus poignants. Car on ne peut méconnaître que cette différenciation se continuant et s’accentuant de plus en plus amènerait forcément à la longue la segmentation de l’humanité en espèces irrémédiablement séparées, beaucoup plus ennemies que ne le sont Français et Allemands, Européens et Chinois.

Si une diversité de goûts, d’idées et de formes est à la fois utile au progrès et agréable au point de vue esthétique, par contre, une diversité qui s’exprimerait par l’impossibilité absolue de se comprendre, l’irréductible antagonisme et la lutte à mort seraient lamentables. Cette séparation définitive entre des tronçons d’humanité évoluant en sens différents, les uns dans le bien-être et la lumière du savoir, les autres dans la