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Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/75

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l’impossibilité de prophétiser avec certitude sur le lendemain de la révolution. Il peut, après des oscillations formidables, en sortir soit un replâtrage du régime actuel soit le socialisme d’État recréant une hiérarchie, soit le socialisme libertaire ou anarchiste par la libre fédération des groupements producteurs.

Dans le premier cas, c’est le maintien effectif des castes et des inégalités, lesquelles iront s’aggravant jusqu’à ce que le prolétariat, sevré de sang et de sève, privé de toute force évolutive, soit refoulé définitivement en dehors de l’humanité.

Dans le second cas, c’est pour la masse du peuple une période de bien-être relatif sans liberté, menant soit à la somnolence intellectuelle du plus grand nombre, régenté par les fonctionnaires de l’État socialiste, soit à une révolte anti-étatiste.

Dans le troisième cas, c’est sinon l’absolu, la perfection idéale, qu’il serait insensé d’espérer, du moins la réalisation du plus large régime social possible : une fédération économique substituée aux rouages oppressif de l’État capitaliste, l’équivalence des fonctions remplaçant les hiérarchies génératrices d’orgueil, de jalousie, de servilisme, et de haine, la fin des armées et de tout parasitisme, toutes les activités appliquées à la production, l’affranchissement moral par la suppression complète des codes édictés pour la défense de l’État capitaliste, la fin des crimes et délits causés par la misère, une thérapeutique intelligente appliquée à la guérison des criminels par atavisme ou dégénérescence.