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ouvrir une issue au débordement révolutionnaire. Ce sont : la banqueroute, la grève et la guerre.

La première de ces éventualités paraît la plus incertaine, du moins une banqueroute d’État, car s’il est vrai que le fonctionnarisme parasitaire et surtout le régime de paix armée concourent à creuser un gouffre dans les finances, néanmoins la société capitaliste a su jusqu’ici le combler grâce au travail des producteurs. Elle pourrait encore trouver bien des expédients : emprunts, conversions, etc. Une banqueroute d’un grand établissement de crédit est néanmoins dans l’ordre des possibilités ; les conséquences seraient graves, car elle entraînerait forcément des arrêts d’industries, des chômages, des grèves et mettrait en mouvement une partie de la bourgeoisie et le prolétariat. Mais ces deux classes ont des intérêts trop contradictoires pour qu’une action commune de longue haleine leur soit possible.

Une grève formidable, sinon générale du moins tendant à se généraliser, est plus probable. Elle répond à la tactique d’une élite prolétarienne consciente cherchant enfin à orienter et déterminer les événements à son profit au lieu de s’en remettre, les bras croisés, à l’aveugle hasard et de vivre dans les espoirs messianiques. Elle pose la question sociale sur son véritable terrain : la révolte du salariat contre le capital, la transformation économique. Ce n’est pas là toute la question sociale, mais c’en est la base.

La grève générale offre cet avantage là au prolétariat. D’autre part, elle a contre elle la haute bourgeoisie dès le début, la moyenne et la petite bourgeoisie en-