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plus graves malgré l’esprit profondément légalitaire des populations, et cependant il ne s’agissait point d’une refonte sociale mais seulement de la diminution temporaire des importations de coton. On ne peut concevoir la Banque de France et les établissements de Crédit saisis par la révolution triomphante, la Bourse de Paris s’écroulant, sans que le cataclysme se répercute immédiatement sur les marchés monétaires des autres pays et y détermine des bouleversements terribles.

Si l’on veut se faire une idée conjecturale de ce que peut être la révolution sociale européenne, il faut tout d’abord se rendre compte de l’état social et moral des peuples. Après examen, on peut les classer à peu près en quatre catégories :

1o Les nations occidentales : Angleterre, France, Espagne, Belgique, Hollande, plus l’Italie, où le niveau d’esprit et d’institutions est à peu près le même et où les idées et les faits peuvent se répercuter de l’une à l’autre. Ce sont les nations progressistes, les unes libérales, les autres démocratiques ou même à tendances révolutionnaires. Cependant, de ces nations l’une, l’Angleterre, de par sa position géographique et l’esprit modéré de ses masses, l’autre, l’Italie, de par la diversité de caractère et de culture de ses populations septentrionale et méridionale, semblent devoir être entraînées beaucoup moins avant que les autres dans le mouvement révolutionnaire.

2o Deux États-gendarmes, l’Allemagne et la Russie, le premier travaillé par le socialisme, le second encore à demi barbare, ouvert à l’industrialisme seulement