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assyriens, par les monstrueuses Trimourtis indiennes aux milliers de bras et de têtes, se repose sur la Vénus de Milo et l’Apollon de Praxitèle.

À une époque où tout était barbarie ou monocratie, les Grecs firent entendre cette parole qui les rendit le premier peuple de l’antiquité : « Liberté. »

Dans la pratique, ce furent des marchands astucieux et pillards, plus jaloux de leur indépendance que respectueux de celle de leurs voisins, entretenant d’ailleurs soigneusement cette plaie que leur avaient léguée leurs pères de l’âge préhistorique : l’esclavage. Mais ils favorisèrent l’éclosion de la pensée, vivifièrent l’art en le popularisant et, à l’encontre des Latins centralisateurs, s’inspirèrent souvent de cette idée qui, mieux comprise, deviendra le mot d’ordre de l’avenir : Autonomie, Fédération. Enfin, plusieurs de leurs philosophes[1] entrevirent, sous une forme peu séduisante, il est vrai,

  1. Minos, Lycurgue, Platon.