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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/107

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C’est le philosophe néo-platonicien qui disserte à perte de vue sur le Dieu bon et son verbe, le Logos, âme du monde.

C’est le barbier trivial qui, prenant dans la main ses parties génitales, s’écrie publiquement : « Voici la trinité ! »[1].

Les évêques d’Occident, préoccupés de leur grandeur future, eurent le bon sens de ne pas se mêler à ces luttes énervantes. Ils se réservèrent : trois ou quatre seulement, plus deux simples prêtres délégués de Rome qui se tinrent dans une stricte neutralité, participèrent au concile.

Les débats, sous la présidence de Constantin, durèrent deux mois, du 14 juin au 25 août 325. Outre les évêques, pullulait une foule de prêtres, diacres, philosophes et curieux.

Ce fut, à vrai dire, le choc de deux religions, car l’arianisme, reconnaissant à chaque personne de la trinité une substance différente, pouvait être considérée comme un avatar du polythéisme expirant ou, tout au moins, une transition entre celui-ci et le monothéisme.

L’effervescence fut même telle, au début, que, sur deux mille quarante-huit évêques, l’empereur en renvoya dix-sept cent trente. Ce fut un vrai coup d’État. Dès lors, les partisans d’Arius, majorisés, terrifiés par les imprécations du concile et les mouvements du populaire, se joignirent presque tous à leurs antagonistes.

Après d’interminables discussions, des confé-

  1. Authentique.