Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/257

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plient : celles de Pittsburg ont été un prélude qui devrait rendre soucieux les accapareurs de milliards.

Dans l’Amérique du Sud, les choses suivent une marche parallèle. Les immigrants qui envahissent Montevideo, Rosario, Santa-Fé, Buenos-Ayres y portent des bribes d’idées socialistes ou anarchistes. Une immense synthèse s’élabore. La révolution économique, dans ces régions, sera bien autrement terrible que les luttes antérieures pour l’indépendance politique ou pour l’affranchissement des noirs. À côté des ouvriers des usines, futurs bataillons de l’armée prolétarienne, des nuées de nomades : chasseurs des prairies, chercheurs de mines, aventuriers de toutes sortes, sang-mêlés, Peaux-Rouges, habitués à la vie indépendante et aux scènes violentes, seront de terribles auxiliaires.

Outre ceux qui se meuvent au sein de la masse, lui communiquant leur impulsion propre, des communautés éparses sur l’immense surface du continent y vivent d’une vie particulière. Beaucoup sont en pleine prospérité : si la colonie icarienne fondée par Cabet à Nauwôo (Illinois) n’a pas eu plus de succès que celle fondée par Owen à New-Harmony, par contre, l’établissement des perfectionnistes à Onéida, l’exploitation agricole de Diamanti (Paraguay), créée par trois mille Russes et une foule d’autres, témoignent des prodiges que peut accomplir l’association lorsque le capital vraiment productif ne fait pas défaut. Ces colonies, tout imparfaites qu’elles sont, — l’individu y est, en général, trop absorbé par la collectivité et l’esprit mystique y