Page:Malbay - Du coryza gangréneux des bêtes bovines.djvu/19

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Nature de la maladie. — La nature de la maladie est jusqu’ici inconnue, vu que les causes n’ont pas encore été précisées d’une manière évidente.

Quelques praticiens se sont montrés partisans de la doctrine de Broussais, et parmi eux nous pouvons citer Cruzel, qui considère l’affection comme inflammatoire. Évidemment, il y a une inflammation ; mais ici elle combinée à une altération du sang. Et, en effet, si au début de la maladie on fait une saignée d’exploration, on remarque que le liquide sanguin se coagule plus promptement qu’à l’état, normal ; mais passé quelques jours le coagulum se forme plus lentement ; de plus le caillot est bien plus mou qu’à l’état physiologique. Maintenant examinons le sang dans une maladie franchement inflammatoire : ici nous voyons qu’il se prend rapidement en coagulum à toutes les périodes. Cette différence est encore bien plus marquée quand on retire du sang d’un animal qui a le coryza gangréneux à la troisième période : le sang reste très longtemps pour se coaguler, toutes les parties constituantes de ce liquide se mélangeant, le caillot qui se forme devient marbré dans son intérieur et s’écrase facilement à la moindre pression.

Gellé considérait cette maladie comme étant de nature typhoïde.

Pour Lafore, il y avait une prédisposition spéciale difficile à déterminer, et c’est ce qui constitue, d’après M. Lafosse, le cachet particulier de la maladie. Mais quelle est cette prédisposition ? Il est à peu près probable que des éléments miasmatiques sont absorbés par l’organisme ; ces principes se concentrant de plus en plus, la masse sanguine s’altère, et si, dans ces circonstances, les fonctions cutanées ou pulmonaires sont interrompues, une inflammation se déclare, et le sang porte des éléments de mortification dans les