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Page:Malebranche - Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois, II, 1708.djvu/46

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juste, tout-puissant, en un mot infiniment parfait, et que je l’adore en cette qualité ; pensez-vous qu’en cela je ne sois pas juste, indépendamment de votre justice abstraite et imaginaire, si en cela je rends au Ly l’honneur qui lui ce dû ? Encore un coup vos abstractions vous trompent. Mais il faut que je vous (explique comment je conçois que Dieu est à lui-même sa sagesse ; et en quel sens il est la nôtre.

Le Dieu que nous adorons c’est l’Être infiniment parfait, comme je vous l’ai déjà expliqué, et dont je vous ai prouvé l’existence. Or se connaître soi-même est une perfection. Donc l’Être infiniment parfait se connaît parfaitement. Et par conséquent il connaît aussi toutes les manières dont son essence infinie peut être imparfaitement participée, ou imitée par tous les êtres particuliers et finis, soit créés, soit possibles : c’est-à-dire, qu’il voit dans son essence les idées ou les archétypes de tous ces êtres. Or l’Être infiniment parfait est aussi tout-puissant, puisque la toute-puissance ce une perfection. Donc il peut