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Page:Malebranche - Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois, II, 1708.djvu/70

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car la toute-puissance est renfermée dans l’idée de l’Être infiniment parfait), veuille et produise par conséquent les êtres dont les idées ou les modèles sont renfermés dans son essence qu’il connaît parfaitement ; il n’y a en cela nulle contradiction : car le néant et l’être peuvent se succéder l’un à l’autre. Dieu voit en lui-même l’idée de l’étendue : il peut donc vouloir en produire. S’il le veut, et que cependant elle ne soit pas produite, il n’est pas tout-puissant, ni par conséquent infiniment parfait. Niez donc l’existence d’un Être infiniment parfait, ou avouez qu’il a pu créer la matière, et même que lui seul l’a créée, puisqu’il la meut, et l’arrange dans l’ordre que nous admirons. Car étant infiniment parfait, indépendant, ne tirant ses connaissances que de lui-même, et sachant même de toute éternité tout ce qu’il sait devoir arriver, s’il n’avait pas fait la matière, il ne saurait pas seulement les changements qui lui arrivent, ni même si elle existe.

LE CHINOIS : Je vous avoue que je ne comprends pas