Page:Malebranche - Méditations métaphysiques et correspondance, 1841.djvu/155

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des verres? Je dis cela pour donner la curiosité d'en voir la preuve, et de vous détourner de l'auteur en question.

Vous voulez bien, monsieur, que je vous dise que l'évidence ne se trouve que lorsqu'on ne raisonne que sur les idées claires, et que Jésus-Christ étant venu pour nous instruirez par les apôtres des vérités où nous ne pouvons atteindre, on peut bâtir sur les dogmes de la foi, et tâcher d'en avoir l'intelligence. Mais les révoquer en doute, ou ne les vouloir, croire que lorsqu'on en voit clairement la vérité, c'et une disposition mortelle. Vous citez la Recherche de la vérité: lisez-en, monsieur, le troisième chap., art. a2.

Faute d'avoir une idée claire de l'âme nous n'en connaissons rien : car le sentiment intérieur n'et pas proprement une connaissance. Nous connaissons clairement un cercle un cube, un nombre, etc., il et vrai, mais c'et que ce sont des idées claires. Mais nous ne connaissons point les perceptions ou les modifications dont ces idées accèdent notre esprit, parce que nous n'avons pas, l'idée ou l'archétype de l'esprit. Nous voulons, nous formons des actes, sans savoir ce que c'est qu'un acte; en un mot, nous ne connaissons rien de ce que nous sentons en nous. Cependant l'âme et finie; de plus, elle se sent; elle n'et° point distinguée d'elle-même. Nous ne devons donc pas' révoquer en doute des vérités