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Page:Malebranche - Méditations métaphysiques et correspondance, 1841.djvu/30

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idée de dieu.

pense une seconde et une 3e fois, et il n’y a que les perceptions de différentes ; mais l’objet est le même. Or, j’aperçois tout à la fois tous ces diamètres infinis ; ainsi, l’un n’est pas une répétition de l’autre.

§ 2. de l’idée de dieu. de l’existence de dieu, et qu’il est mon auteur.

L’idée que j’ai des corps me fait clairement connaître qu’elle existe ; autrement, je ne pourrais pas l’apercevoir. Mais je ne sais ce que c’est que cette idée et si ce ne sont point les corps que je vois dans eux-mêmes, ou bien si l’idée des corps ne me vient point des corps eux-mêmes, ou si ce n’est point moi qui l’ai formée. Et lorsque j’ai voulu m’appliquer à chercher ce que c’est que cette idée et qui en est l’auteur, je me suis trouvé obligé de faire plusieurs raisonnements. Ainsi, je veux différer l’examen de cette question au temps où je saurai quel est mon auteur, s’il ne me trompe point, et quelle méthode je dois suivre dans mes raisonnements et mes recherches difficiles. Je vais donc m’appliquer à l’idée de Dieu.

J’entends par ce terme Dieu, l’être infiniment parfait ; et je conçois trois choses dans l’idée de l’être infiniment parfait.

1o Il doit renfermer une infinité de perfections ; car quoique je n’en aperçoive distinctement que