Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


STANCES

I

A UNE DAME DE PROVENCE

1586


Si des maux, renaissans avecq’ ma patience,
N’ont pouvoir d’arrester un esprit si hautain,
Le temps est medecin d’heureuse expérience :
Son remede est tardif, mais il est bien certain.

Le temps à mes douleurs promet une allégeance.
Et de voir vos beautez se passer quelque jour ;
Lors je seray vengé, si j’ay de la vengeance
Pour un si beau sujet pour qui j’ay tant d’amour.