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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/117

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Trois ans déja passez, theatre de la guerre,
J’exerce de deux chefs les funestes combas,
Et fais émerveiller tous les yeux de la terre,
De voir que le malheur ne m’ose mettre à bas.

A la mercy du ciel en ces rives je reste,
Où je souffre l’hiver, froid à l’extrémité ;
Lorsque l’esté revient, il m’apporte la peste,
Et le glaive est le moins de ma calamité.

Tout ce dont la Fortune afflige cette vie,
Pesle-mesle assemblé, me presse tellement,
Que c’est parmi les miens estre digne d’envie
Que de pouvoir mourir d’une mort seulement.