Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/119

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L’Orne comme autrefois nous reverrait encore
Ravis de ces pensers que le vulgaire ignore,
Égarer à l’écart nos pas et nos discours ;
Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées,
Rendre en si doux ébat les heures consumées,
Que les soleils nous seraient courts.

Mais, ô loi rigoureuse à la race des hommes !
C’est un point arrêté que tout ce que nous sommes,
Issus de pères rois et de pères bergers,
La Parque également sous la tombe nous serre ;
Et les mieux établis au repos de la terre
N’y sont qu’hôtes et passagers.

Tout ce que la grandeur a de vains équipages,
D’habillements de pourpre et de suite de pages,
Quand le terme est échu, n’allonge point nos jours.