Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/134

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Et, rendant l’univers de son heur étonné,
Ajoute chaque jour quelque nouvelle marque
Au nom qu’il s’est acquis du plus rare monarque
Que ta bonté propice ait jamais couronné !

Cependant son Dauphin d’une vitesse prompte
Des ans de sa jeunesse accomplira le compte ;
Et, suivant de l’honneur les aimables appas,
De faits si renommés ourdira son histoire,
Que ceux qui dedans l’ombre éternellement noire
Ignorent le soleil ne l’ignoreront pas.

Par sa fatale main qui vengera nos pertes
L’Espagne pleurera ses provinces désertes,
Ses châteaux abattus et ses camps déconfits ;
Et si de nos discords l’infâme vitupère
A pu la dérober aux victoires du père,
Nous la verrons captive aux triomphes du fils.