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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/141

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STANCES.


XIV

POUR LA VICOMTESSE D’AUCHY

1608


Laisse-moy, raison importune,
Cesse d’affliger mon repos
En me faisant mal à propos
Desesperer de ma fortune ;
Tu perds temps de me secourir,
Puis que je ne veux point guerir.

Si l’Amour, en tout son empire,
Au jugement des beaux esprits,
N’a rien qui ne quitte le pris
A celle pour qui je souspire,
D’où vient que tu me veux ravir
L’aise que j’ay de la servir ?

A quelles roses ne fait honte
De son teint la vive fraischeur ?