Aller au contenu

Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Que sa vaine éloquence ait assez d’artifice
Pour démentir les faits dont il est accusé.

Jamais ses passions, par qui chacun soupire,
Ne nous ont fait d’ennui ;
Mais c’est un bruit commun que dans tout votre empire
Il n’est point de malheur qui ne vienne de lui.

Mars, qui met sa louange à déserter la terre
Par des meurtres épais,
N’a rien de si tragique aux fureurs de la guerre
Comme ce déloyal aux douceurs de la paix.

Mais, sans qu’il soit besoin d’en parler davantage,
Votre seule valeur,
Qui de son impudence a ressenti l’outrage,
Vous fournit-elle pas une juste douleur ?

Ne mêlez rien de lâche à vos hautes pensées ;
Et par quelques appas
Qu’il demande merci de ses fautes passées,
Imitez son exemple à ne pardonner pas.

L’ombre de vos lauriers admirés de l’envie
Fait l’Europe trembler ;
Attachez bien ce monstre, ou le privez de vie,
Vous n’aurez jamais rien qui vous puisse troubler.