Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
STANCES.


XXI

ALCANDRE
plaint la captivité de sa maistresse

1600.


« Que d’épines, Amour, accompagnent tes roses !
Que d’une aveugle erreur tu laisses toutes choses
À la mercy du sort !
Qu’en tes prosperitez à bon droit on soupire ,
Et qu’il est mal-aisé de vivre en ton empire,
Sans desirer la mort !

« Je sers, je le confesse, une jeune merveille
En rares qualitez à nulle autre pareille,
Seule semblable à soy,
Et, sans faire le vain, mon avanture est telle
Que, de la mesme ardeur que je brusle pour elle,
Elle brusle pour moy.