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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/180

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STANCES.


Certes nos lis, quoique bien cultivés,
Ne s’étaient jamais élevés
Au point heureux où les destins amis
Sous ta main les a mis.

A leur odeur l’Anglais se relâchant,
Notre amitié va recherchant ;
Et l’Espagnol ( prodige merveilleux ! )
Cesse d’être orgueilleux.

De tous côtés nous regorgeons de biens ;
Et qui voit l’aise où tu nous tiens
De ce vieux siècle aux fables récité
Voit la félicité.

Quelque discord murmurant bassement
Nous fit peur au commencement :
Mais sans effet presque il s’évanouit,
Plus tôt qu’on ne l’ouït.

Tu menaças l’orage paraissant :
Et tout soudain obéissant,
Il disparut comme flots courroucés,
Que Neptune a tancés.

Que puisses-tu, grand soleil de nos jours,
Faire sans fin le même cours,
Le soin du ciel te gardant aussi bien,
Que nous garde le tien !