Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/29

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Nos doutes seront éclaircies,
Et mentiront les propheties
De tous ces visages pallis
Dont le vain étude s’applique
A chercher l’an climaterique
De l’éternelle fleur de lys.
Aujourd’huy nous est amenée
Cette princesse que la foy
D’Amour ensemble et d’Hymenée
Destine au lit de nostre Roy.
La voicy, la belle Marie,
Belle merveille d’Hetrurie,
Qui fait confesser au soleil,
Quoy que l’âge passé raconte,
Que du ciel, depuis qu’il y monte,
Ne vint jamais rien de pareil.
 
Telle n’est point la Cytherée,
Quand, d’un nouveau feu s’allumant,
Elle sort pompeuse et parée
Pour la conqueste d’un amant :
Telle ne luit en sa carriere
Des mois l’inégale courriere ;
Et telle dessus l’orizon
L’Aurore au matin ne s’étale,
Quand les yeux mesmes de Cefale
En feroient la comparaison.