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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/313

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FRAGMENTS

Et dont l’orgueil ne cognoist point de loix.
En quelque haut dessein que ton esprit s’égare,
Tes jours sont à leur fin, ta cheute se prépare :
Regarde-moy pour la derniere fois.

C’est assez que, cinq ans, ton audace effrontée,
Sur des ailes de cire aux estoilles montée,
Princes et rois ait osé defier.
La Fortune t’appelle au rang de ses victimes ;
Et le Ciel, accusé de supporter tes crimes,
Est resolu de se justifier.


V

[POUR LA MARQUISE DE RAMBOUILLET]

vers 1624


Et maintenant encore en cet âge penchant
Où mon peu de lumiere est si prez du couchant,
Quand je verrois Helene, au monde revenue
En l’estat glorieux où Paris l’a connue,
Faire à toute la terre adorer ses appas,
N’en estant point aimé, je ne l’aimerois pas.
Cette belle bergere, à qui les Destinées
Sembloient avoir gardé mes dernieres années,