Page:Malherbe - Le Bouquet des fleurs de Sénèque, 1834.djvu/24

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L’homme vit tout ainsi qu’une fleur vermeillette
Qui vit le cours d’un jour.

Si fortune m’ostoit si peu que je tiens d’elle,
Il le faudrait souffrir ;
Il vaut mieux voir périr une chose mortelle
Que par elle périr.

Si je devien malade, il faudra que je pense
Que Dieu veut m’éprouver.
La médecine aux maux, la douce patience
Est facile à trouver.
 
Si le meschant me blasme en cherchant à me nuire.
Il m’apporte du bien.
Et comment cettuy là qui ne sçait que médire
Pourrait-il dire bien ?

Quand tu voudras enfin, ô Seigneur, que je meure,
Donne moi le trépas.
Je sçais qu’il faut mourir et que rien ne demeure
Eternel ici bas.

La mort suit les mortels comme étant leur nature,
Non leur punition ;
L’Eternel mist au naistre à chaque créature
Cette condition.