Page:Malherbe - Le Bouquet des fleurs de Sénèque, 1834.djvu/31

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J’aquerray, je bastiray
J’amasseray sans envie
Du los et des biens aussi,
Mérites de ma jeunesse,
Puis à la fin sans souci
Je passeray ma vieillesse.

L’homme en cette seureté
N’a rien de certain au monde ;
Le monde en légèreté
Semble à la face de l’onde :
Tantôt Neptune la fera
De cent tempestes marrie,
Tantôt il apaisera
En moins de rien sa furie.

Vivon, du Torp[1], résolus
À ces effets variables ;
Pour un renouveau sans plus,
Nos beaux âges sont durables ;
Noz jeunesses employons
De mille peines suivies,
Et les jours que nous voyons
Penson les autant de vies.

  1. M. du Torp était Nicolas de Morel, comte d’Aubigny et Seigneur du Torp.