Page:Malherbe - Les Œuvres, éd. Chevreau, I.djvu/67

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   Ont-ils rendu refprit ? ce n’cft plus que pouffie-
Qu_e cette Majcftc fi pompeufe Se fi fiere ,
Dont l’éclat orgueilleux étonnoit l’Univers :
Et dans ces grands tombeaux, où leurs âmes
Font encore les vaines. [ hautaines
Ils font mangez des vers.
Là Ce perdent ces noms de Mniftres de laTerre,
D’Arbitres de la paix, de Foudres de la guerre.
Comme ils li’ont plus de fceptre , ils n’ont plus
de fîateurs :
Et tombent av^c eux , d’une chute commune ,
Tous ceux que leur fortune
Failoit leurs ierviteurs.


LES LARMES DE S. PIERRE, imitées du Tanſille. AU ROY.


CE n’eſt pas en mes vers qu’une amante abuſée
Des appas enchanteurs d’un parjure Théſée,
Après l’honneur ravi de ſa pudicité,
Laiſſée ingratement en un bord ſolitaire,
Fait de tous les aſſauts que la rage peut faire
Une fidèle preuve à l’infidélité.

   Les ondes que j’épans d’une éternelle veine,
Dans un courage ſaint ont leur ſainte fontaine :
Où l’amour de la terre & le ſoin de la chair
Aux fragiles penſers ayant ouvert la porte,
Une plus belle amour ſe rendit la plus forte,
Et le fit repentir auſſi-toſt que pécher.