Qui comparerait avec l'original cette libre adaptation reconnaîtrait de nombreux points de divergence dans le groupement, en tête du volume, des mythes congénères, Hindous, Perses, Morses, qui ne sont point classiques, et dans la mise hors page, comme appendice, des théogonies égyptienne et assyrienne, étrangères à la race aryaque. Dieux grecs et latins sont ici juxtaposés, selon l'analogie connue. Le volume qui, dans l'Anglais, était un questionnaire, offre maintenant un texte suivi : autre remaniement fondamental, mais qui ne va jusqu'à faire perdre au style de l'auteur toute une bonhomie exquise d'intonations et de discours. Délivrer de leur apparence personnelle les divinités, et les rendre, comme volatilisées par me chimie intellectuelle, à leur état primitif de phénomènes naturels, couchers de soleil, aurores, etc., voilà le but de la Mythologie moderne. Des reproductions de l'Antique ne peuvent toutefois qu'ajouter puissamment à l'attrait de l'ouvrage : elles sont même nécessaires pour fixer un instant en l'esprit la figure des dieux avant leur évanouissement. Ainsi se fait bien sentir, dans les gravures et le texte, la différence entre les mythes incarnés par l'art et les mythes expliqués par la science. Pour y arriver, il a suffi de ne point mettre notre illustration, puisée aux sources les plus pures, en contradiction avec l'esprit du texte; c'est-à-dire de la placer à propos. Laissant au texte toute sa valeur, nous employons les dessins non comme venant à l'appui de la doctrine qu'ils nient jusqu'à un certain point, mais comme ajoutant, par leur choix, à l'intérêt et à la beauté du livre. L'illustration traitée ainsi d'une façon toute décorative et ornementale, par fleurons et culs-de-lampe, semble demeurer un peu en dehors de l'écrit, tout en se mêlant à l'architecture même de l'ouvrage. Pas une de ces figures qui ne soit la reproduction stricte d'une des grandes œuvres de la sculpture antique. Statues, bas-reliefs célèbres, qu'il sied à tout lettré de connaître aujourd'hui, ou médailles rares et camées, ont été recherchés scrupuleusement, à cause du commentaire artistique qu'ils apportent à notre œuvre. Embelli et d'accord avec ses propres principes, le livre ainsi gagne doublement, aux yeux de l'amateur et de l'étudiant. On peut avec assurance présenter ce nouveau volume au public comme le seul traité scolaire de Mythologie existant aujourd'hui en France. Sérieux et simple, il passera, dans la famille, des mains des parents, qui y surprendront avec charme la rénovation d'une étude un peu surannée dans leur temps, aux mains de l'enfant ravi d'apprendre quelque chose de vivant et qui ne soit point abstrait. L'étude de la Mythologie, trop fréquemment, trop continuellement nécessaire pour qu'on l'assigne à un âge spécial, n'est point prescrite pour tel trimestre ou telle année de l'enseignement classique. Un