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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1423

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type est-il beau. Mais que j’aimerais mieux un Simon Raçon quelconque. » Pendant l’été, le poète et l’éditeur s’envoient et se renvoient des spécimens d’imprimerie : « le Didot, faute de rien de spécial, reste ce qu’il y a de mieux », déclare Mallarmé le 27 septembre 1896. Il semble, d’après cette Correspondance, que ce n’ait été qu’en novembre 1894 que Mallarmé adressa à Deman son manuscrit complet : et à l’exception d’une seule de ses lettres, de décembre 1896, on ne voit pas qu’au cours de ces sept années de pourpalers avec son éditeur, Mallarmé ait jamais laisse paraître ni hâte ni impatience : il ne montrait, à la fin de sa vie, pas plus d’empressement à se faire imprimer, que dans les premières années de sa carrière. Le 8 décembre 1896, Edmond Deman écrivait au poète : « Oui. Je compte faire une édition de luxe ou, certes, à coup sûr, pas une édition courante... Un beau papier, un caractère de choix, fondu spécialement, un frontispice en taille-douce, une ornementation en deux tons du peintre Van Rysselberghe : cela fait, à mon avis, autant d’éléments qui constituent édition de luxe... Huit ou dix francs sont prix qu’on ne paie plus que difficilement et j’ai par conséquent l’intention de ne pas dépasser six francs. En août 1891, vous m’écriviez pour applaudir à ma décision dans ce sens. » Le 24 juillet précédent, Edmond Deman lui avait envoyé un modèle du caractère qui devait servir pour l’édition des Histoires souveraines de Villicrs de lTslc-Adam qui allait paraître également ornementée par Théo van Rysselberghe. Dans cette même lettre, l’éditeur réclamait le Prélude et le Finale d’He'rodiade promis par le poète, et le 5 novembre il les réclamait de nouveau. Le 23 novembre 1896, Deman écrivait au poète : « Quand vous voudrez, mon cher Maître, nous « suivrons » en ce qui concerne les Poésies. » Etait-ce l’intention ou l’espoir de terminer Hérodiade qui faisait ainsi différer par le poète cette publication; ctait-ce répugnance à publier ce qu’il considérait comme trop au-dessous de ce qu’il rêvait? Toujours est-il que deux années se passèrent encore et que le poète mourut sans voir cette édition qui avait, sept années durant, occupé distraitement sa pensée. Par une étrange ironie, après toutes ces tergiversations, lorsqu’un 1899, après la mort du poète, parut le recueil des Poésies, il était imprimé précisément dans cette italique que Mallarmé avait d’abord si nettement récusée. Toute la matière du « manuscrit » prépare par le poète pour cette édition nous a été communiquée par M. Armand Godoy dans la collection duquel il se trouve. Mallarmé avait constitué son texte, soit en recopiant certains poemes, soit en les découpant dans les revues ou dans l'ers et Prose où ils avaient paru. Ce texte est précédé d’une page de notes, manuscrite et intitulée « Indications », relative à la disposition