Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1439

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tombé du ciel meme et arrête tout de suite l’attention, en l’intriguant. C’est pour les yeux de sa bien-aimée que le I’oête dépouille sa gangue du fard : le châtiment de son infidélité à la Musc lui est de s’apercevoir alors eomme Pitre. » M. Edmond Bonniot avait découvert eette première version dans un petit carnet de Mallarmé datant de 1864. C’est au début de eette année-là, en effet, que doit remonter ee sonnet, dont, le 15 avril 1864, son ami Eugène Leféburc écrivait à l’auteur : « Ah ! j’ai une observation à vous faire : je ne comprenais pas d’abord le Pitre châtié, parce que vous disiez que la erasse était tout le génie. Le suif et le fard dont vous parlez correspondent évidemment à ee qu’on nomme l'acquis, mais il est elair que le génie, qui est Vinné se trouve juste le contraire de l’aequis. En relisant, j’ai vu que vous aviez d’abord écrit mon génie : il me semble en effet, qu’on peut dire cela de soi en se méprisant. Vous avez dû revenir sur votre sonnet longtemps après l’avoir fait, et e’est là ce qui a dû vous induire à eette rature que je crois une erreur. » On verra qu’en fin de compte, Mallarmé, dans la version définitive, si différente, adopta la suggestion de Leféburc : Ne sachant pas, ingrat ! que c'était tout mon sacre, Il n’est pas impossible que ee sonnet ait pris naissanee dans un écho prolongé du I77//X Saltimbanque, ee poème en prose de Baudelaire, publié d’abord dans le numéro du Ier novembre 1861 de la Revue Fantaisiste, et dans lequel Baudelaire compare le poète au vieux saltimbanque. On peut se demander pourquoi dans l’édition photo-litho-graphiée des Poésies (1887), Mallarmé a fait figurer ee sonnet dans le Ier Cahier de ce recueil, avec le Guignon, Apparition et Placet /utile, sous le titre : « Premiers Poèmes », alors que le Pitre châtié, même sous son premier aspect, était postérieur à la plupart des poemes publiés dans le Parnasse Contemporain, auxquels eelui-ei ne se trouva pas joint. La faute d’aceord que présente le douzième vers de ee sonnet n’est pas unique chez les meilleurs poètes français du dernier sièele; on se rappelle ecllc qui figure à la fin de la dernière pièee de la Bonne Chanson de Paul Verlaine : ... ô toi que décore cette fantaisie et cette raison. mais là le « et » pourrait, au besoin, se ehanger en « ou ». P. 31. UNE NÉGRESSE... (Tournon, [1864].) Ce poeme parut d’abord en 1866, sous une forme différente, et sous le titre les Lèvres roses dans Le Nouveau | Parnasse | Saty-