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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1484

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sortir de cette impasse, comme Dujardin m’a aidé à le faire pour le Faune en prenant les devants... » 11 pensa même à inclure l'Après-Midi d'un Faune « dans le petit volume populaire » qu’on lui demandait en Belgique; c’est-à-dire dans P Album de Vers et de Prose, petite brochure de 16 pages, au prix de 15 centimes, éditée à Bruxelles par la Librairie Nouvelle. « Cela peut-il porter, malgré la différence de lieu de vente, un préjudice quelconque à votre édition ? » demandait Mallarmé à M. Edouard Dujardin (lettre du 11 juillet 1887). La réponse fut affirmative, car le 17 juillet, Mallarmé lui écrivait : « Donc, pas le Faune à Bruxelles. » L’édition de la Revue Indépendante parut, portant la mention (évidemment suggérée ou approuvée par l’auteur) « édition définitive ». La différence de texte se bornait à une correction faite au 46e vers de ce poëme qui était fautif, le vers n’ayant ainsi que onze pieds : Rêve en nn long solo que nous amusions... Cette nouvelle édition montre, à sa place : Rêve dans un solo long que nous amusions... Cette édition, vendue au prix de deux francs, ne comportait pas les illustrations de Manet pour lesquelles Vanier avait dû obtenir une autorisation que Mallarmé ne put accorder à deux éditeurs à la fois : mais Mallarmé tint à ce que le nom de Manet ne fût pas absent de eette édition pour laquelle devait être rédigée une note bibliographique précise (cf. Ribliograpbie'). L’édition de Léon Vanier porte également la date de 1887 : mais l’indication y est seulement « nouvelle édition ». Elle reproduit, mais réduite, l’illustration dont Manet avait orné l’édition originale. La correction, au 46e vers, y figure. Contrairement à ce que dit Mme Noulet dans son ouvrage l'Œuvre poétique de Stéphane Mallarmé (p. 225), ce n’est pas de l’édition de la Revue Indépendante, mais de celle de Vanier dont l’auteur se désintéressa. Mme Noulet elle-même cite, à la même page, une lettre de Mallarmé à Vanier, qui montre déjà le peu de satisfaction que lui donnent les épreuves de cette édition : « Maintenant, j’arrive aux épreuves du Faune. A leur vue, je reste confondu, ou n’en veux croire mes simples yeux. Avions-nous assez dit sur tous les tons, qu’à défaut de l’elzévir dix-huitième siècle de Vathek, le seul à sa place ici (je vous expliquerai pourquoi), il fallait tout chercher au monde, fût-ce les caractères modernes du journal, pour faire de cette plaquette quelque chose de tout différent de l’ancienne et qui ne lui ressemblât en rien... Or que m’envoie-t-on : exactement la mise en page du grand Faune, avec les mêmes caractères moins bien composés, voilà tout. Je n’en reviens pas. Ce ne serait alors qu’une contrefaçon bâtarde et économique que nous ferions; au lieu d’un nouveau