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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1510

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en pied, en tant qu’histrion, a été consumé aux feux de la nature et du ciel. » Le Dr Bonniot a révélé, en outre, dans le meme article, que les deux derniers vers du sonnet s’étaient trouvés, d’abord, et textuels, dans une des ébauches de VOuverture d’Hérodiade. M. Camille Soula a donné de ce poëme qu’il appelle le Sonnet de l’Amour et de la Mort, un commentaire analytique dans la Poésie et la Pensée de Stéphane Mallarmé : Essai sur le symbole de la chevelure (Éd. Champion éd., Paris, 1926), pp. 21-28. P. 68. SES PURS ONGLES... (Avignon, juillet 1868; Paris, 1887.) Quoique remontant à cette date ancienne ce sonnet ne parut pour la première fois qu’en 1887 dans l’édition photo-lithographiée des Poéjw, après qu’il eut subi, depuis sa naissance, de profondes modifications, dont la preuve nous est fournie par le manuscrit premier qui, à la vente des Autographes et Éditions originales de la Bibliothèque Jean Lahor (Dr Henry Cazalis), Paris, 24 juin 1935, figura de ce sonnet sous le titre : Sonnet allégorique de lui-même. La nuit approbatrice allume les onyx De ses ongles au pur Crime lampadophore, Du Soir aboli par le vespéral Pbœnix De qui la cendre n’a de cinéraire amphore Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx, Insolite vaisseau d’inanité sonore, Car le Maître est allé puiser l’eau du Styx Avec tous ses objets dont le rêve s'honore. Et selon la croisée au nord vacante, m or Néfaste incite pour son beau cadre une rixe Faite d’un dieu que croit emporter une nixe En l’obscurcissement de la glace, Décor De l’absence, sinon que sur la glace encor De scintillation le septuor se fixe. A remarquer, — rare exemple — l’erreur prosodique du 7e vers où Mallarmé compta « puiser » pour trois syllabes. Dans une lettre du 3 mai 1868. Mallarmé disait à Lefébure : «... Enfin, comme il se pourrait toutefois que rythmé par le hamae, et inspiré par le laurier, je fisse un sonnet, et que je n’ai que trois rimes en ix, concertez-vous pour m’envoyer le sens réel du mot ptyx : on m’assure qu’il n’existe dans aucune langue, ce que je préférerais de beaucoup à fin de me donner le charme de le créer par la magie de la rime. » Ce sonnet fut adressé par Mallarmé à Cazalis qui lui en avait