Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1512

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« Par exemple une fenêtre nocturne ouverte, les deux volets attachés : une chambre avec une personne dedans, malgré l’air stable que présentent les volets attachés, et dans une nuit faite d’absence et d’interrogation, sans meuble, sinon l’ébauche plausible de vagues consoles, un cadre belliqueux et agonisant, du miroir appendu au fond, avec sa réflexion stellaire et incompréhensible, de la grande Ourse, qui relie au ciel seul ce logis abandonné du monde. « J’ai pris ce sujet d’un sonnet nu se réfléchissant de toutes les façons; parce que mon œuvre est à la fois si bien préparée et hiérarchisée, représentant, comme elle le peut l’univers, que je n’aurais su sans endommager quelqu’une de mes impressions étagées rien en enlever — et aucun sonnet ne s’y rencontre. » On trouvera une analyse méticuleuse de ce sonnet dans l’ouvrage de M. Camille Soula : la Poésie et la Pensée île Stéphane Mallarmé : Essai sur le Symbole de la chevelure, pp. 29-34 (Éd. Champion, Paris, 1926) au cours de laquelle M. Soula donne cette indication : Des licornes ruant du feu contre une nixe, « une belle image simplement. Elle me paraît puisée dans une lecture de Heine, car on trouve dans de l'Allemagne, relatés les combats entre les licornes et les nixes non loin d’une page relative aux Cygnes de laquelle doit être sortie l’inspiration du sonnet : le Vierge, le Vivace et le bel aujourd’hui. » Mme E. Noulet, dans son Œuvre poétique de Mallarmé (p. 454), a fait cette remarque : « On sait que Victor 1 lugo a employé ce mot « ptyx >> dans le Satyre : ... en entendant Cbrysis Sylvain du Ptyx que l'homme appelle janicide (La Légende des Siècles.) « Ce n’est pas là que Mallarmé a cherche son exemple, où, nom propre, il désigne une colline... Mallarmé l’utilise comme un nom commun et, pour lui donner un sens, il faut remonter à son origine grecque où l’idée de pli est fondamentale... « Le contexte aidant, on peut en déduire que « ptyx » désigne une conque, un de ces coquillages qui, collé à l’oreille, fait entendre le bruit de la mer. « Aucun dictionnaire, évidemment, ne traduit « ptyx » par coquillage, sauf cependant le Thésaurus linguae graecae qui donne le sens de repli d’un organe et cite un exemple où « ptyx » veut dire coquille d’huitre. » H. Charpentier avait invité le lecteur à aborder les difficultés mallarméennes avec un « esprit de simplicité » : « Le ptyx n’est pas un mot vide de sens, composé expressément et arbitrairement pour exprimer le pur néant. Il est sans relation avec le vers du satyre de Hugo, cité, à son propos, je ne sais pourquoi... C’est