Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1578

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... ma saison préférée ... l’heure où je me promène est celle... ... où les rayons sont de cuivre jaune... ... De même, comme l’âme est l’esclave des sensations, la littérature où mon esprit jouit r/’une volupté triste, c’est la poésie [pas de parenthèse] I’ar. 2 : dans la fourrure parfumée... dont les feuillages... oh ! l’instrument des tristes par excellence ! le piano m’égaie, le violon m'ouvre les portes vermeilles où gazouille 1’'Espérance. me fait désespérément rêver et évoque chacun de mes souvenirs. Et cependant il murmurait [le poëme s’achevait par cette phrase] oh ! l’orgue de Barbarie, la veille de l'automne, à cinq heures, sous les peupliers jaunis, Maria ! Dans la Revue des Lettres et des Arts (1867) et dans l'Art Libre (1872), même texte que celui de la Semaine, sauf : oh laquelle, Orion, Altaïr... ... une volupté triste est la poésie agonisante... ... la grande allée de peupliers dont les feuilles me paraissent jaunes... ... ouvre à l’âme déchirée la lumière des alléluia. Il parut dans la Semaine de Vichy-Cusset accompagné du poëme la Tête (Pauvre enfant pâle), sous le titre d’ensemble Poèmes en Prose, avec cette dédicace : A Charles Baudelaire. Selon toute vraisemblance, la personne dont la mort est évoquée dans ce poëme et à laquelle il donne le nom de Maria est la jeune sœur que Mallarmé avait perdue lorsqu’elle avait treize ans et qui se prénommait, en effet, Maria. Des douze poèmes en prose, c’est assurément celui où l’influence de Baudelaire se marque le plus. On n’a même voulu y voir, avec quelque exagération, que la mise en poëme de l’avant-dernière page de la préface aux Histoires extraordinaires (E. Noulet, l’Œuvre poétique de Stéphane Mallarmé, p. 146). Cette marque baudelairienne imprimée plus fortement sur ce poëme que sur les autres indique, peut-être, qu’il est le premier en date de tous les poèmes en prose de Mallarmé. P. 271. FRISSON D’HIVER (Tournon, 1864.) C’est sous le titre de Causerie d’Hiver que parut d’abord ce poëme en prose dans la Revue des Lettres et des Arts (n° du 20 octobre 1867) que dirigeaient Villiers de l’Isle-Adam et Armand Gouzien, et dans l’Art libre de Bruxelles (ier février 1872), puis, sous son titre définitif, dans le numéro du 20 décembre 1875 de la République des